Bilan des pratiques relatives
aux droits de reproduction dans 58 établissements culturels
français
la
Cobb le 15 novembre 2001
Auteur : Sarah TOULOUSE
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L'agence de coopération
des bibliothèques et centres de documentation en Bretagne
a organisé une journée d'étude sur
les "Droits de reproduction" à Rennes le
15 novembre 2001. Le document ci-dessous dresse un état
des lieux, en 2001, des pratiques de 58 établissements
culturels français. Il a été rédigé
par Sarah Toulouse à partir de questionnaires adressés
aux musées, aux archives et aux bibliothèques.
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58 questionnaires ont été
retournés remplis ; ils se répartissent de la façon suivante
:
- Bibliothèques : 26
- Musées : 18
- Archives : 7
- Autres : 7
D'une manière générale,
on ne constate pas de différence majeure dans les réponses entre
les différents types d'institutions. Les facteurs discriminants
sont plutôt la taille de l'établissement et/ou le type de document
conservés (fonds patrimoniaux ou non).
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Autorisation
de reproduction
56 institutions répondent
qu'elles autorisent la reproduction de leurs documents, et sur
les 2 qui répondent par la négative, l'une répond que le cas
ne s'est tout simplement pas présenté.
Une bibliothèque souligne une ambiguïté de vocabulaire dans
le questionnaire : avons-nous à " autoriser " la reproduction
des documents que nous recevons ? Ne serait-ce pas plutôt aux
auteurs et à leurs ayants droit, tout au moins pour les documents
non tombés dans le domaine public ?
Sur les 56 réponses positives, 38 (soit 68%) annoncent qu'elles
autorisent la reproduction sur tout support. Ce sont les supports
électroniques qui éveillent le plus de méfiance : tous autorisent
la reproduction dans des livres. Mais le support électronique
et l'Internet ne font pas l'unanimité. On pressent dans les
commentaires la crainte du piratage face à ces supports aisément
copiables. On ressent également une absence de réflexion globale
sur le sujet : " faute de demande, nous n'avons pas amorcé de
réflexion sur la question ".
Pour ce qui est de la nature de la publication, 50% des institutions
disent autoriser la reproduction uniquement pour des documents
à caractère culturel.
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Paiement
des droits de reproduction
30 institutions déclarent
faire payer des droits, qui sont appelés selon les cas " droit
de reproduction ", " droit d'utilisation ", " redevance d'utilisation
", " redevance d'exploitation "… Ce sont surtout les petites
structures qui ne font pas payer, c'est-à-dire des structures
peu sollicitées.
Il y a une très grande variété des tarifs (de la gratuité totale
à plus de 60 000 francs dans un cas très particulier), mais
en moyenne, les prix tournent autour d'une fourchette de 200-500
francs. Il y a surtout une très grande diversité des grilles
de tarifs, du prix unique à des grilles de plus de 150 prix
différents, selon le type de document édité, le tirage, le type
de reproduction, le type d'éditeur…
14 institutions ont joint
une grille précise de tarifs, parfois extraite du règlement.
Toutes les institutions
qui appliquent un tarif l'ont fait approuver par leur tutelle,
leur conseil d'administration, etc… Ces tarifs ont été élaborés
par comparaison avec d'autres institutions : des institutions
de même type la plupart du temps (avec la référence en général
aux institutions nationales : BnF pour les bibliothèques, DAF
pour les Archives, RMN pour les musées), mais dans 4 cas, la
démarche a été faite aussi sur le plan local, pour se rapprocher
des tarifs pratiqués dans la même ville ou la même collectivité
par d'autres institutions culturelles.
A une exception près, toutes
les institutions appliquant un tarif accordent à l'occasion
la gratuité, en fonction de la destination de la publication
(publication à caractère scientifique, à but non lucratif…)
ou en fonction du demandeur (institutions publiques, établissements
culturels…)
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Contreparties
Toutes les institutions
exigent des mentions obligatoires, à 3 exceptions près. Toutes
exigent la présence de leur nom, les bibliothèques sont plus
attachées à la référence du document reproduit, les musées au
nom du photographe, mais un bon nombre exige de toute façon
les 3. 43 institutions demandent des exemplaires justificatifs,
le plus souvent 1 ou 2.
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Pratiques
44 institutions conservent
des clichés de leurs collections. Celles qui n'en conservent
pas sont les petites structures, ou celles qui n'ont pas de
fonds patrimoniaux.
39 de ces institutions acceptent
de prêter leurs clichés à des institutions, 35 les prêtent aussi
à des éditeurs, et 31 les prêtent à 'occasion à des particuliers
; 3 citent également des prêts faits à des entreprises, notamment
dans le cadre de la publicité.
12 institutions appliquent
un tarif de location, qui peut aller de 50 à 450 francs. Dans
2 ou 3 cas, la location est comprise dans les droits de reproduction.
41 institutions des clichés
à la demande. Celles qui possèdent un atelier photographique
ont des tarifs pour ces services, les autres appliquent les
tarifs des photographes privés auxquels elles font appel. La
plupart conservent les clichés originaux.
19 vendent à l'occasion
des clichés, mais pour beaucoup, le cas ne s'est jamais présenté.
31 institutions autorisent
les particuliers à prendre eux-mêmes des photographies, 26 autorisent
également les éditeurs à le faire, mais beaucoup le font sous
condition et avec des réserves. 10 institutions demandent un
double du négatif, mais aucune ne demande le film original.
31 institutions font remplir un formulaire de demande de reproduction.
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